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Avec leurs mots

Aide alimentaire, soutien scolaire, accès aux loisirs, sans oublier nos projets à l’étranger. Caritas Alsace aide des milliers d’enfants vivant dans la pauvreté. Ces histoires en témoignent.

 

Je suis le plus petit ici, je m’appelle Dimitri. Je vais bientôt avoir 2 ans. J’habite avec Maman et mes deux sœurs dans un petit appartement à Molsheim. Comme je ne vais pas encore à l’école, j’accompagne Maman une fois par semaine pour faire les courses. Depuis quelques semaines, on va « à Caritas », comme elle dit. Je trouve que ça ressemble à un magasin comme les autres, mais ici il y a plein de gens gentils et souriants, qui l’aident même à porter les sacs. Maman ne voulait pas trop venir au début, elle a même un peu pleuré le premier jour, mais depuis ça va mieux.

 

 

Moi, c’est Tiana, je suis en CM1 et je viens du Sri Lanka. Je vis avec ma famille à Mulhouse. Tous les mercredis, Jacques nous rend visite. Il m’aide, avec ma sœur jumelle, à faire les devoirs. Pour l’instant je ne suis pas la meilleure de ma classe, mais Jacques trouve que j’ai déjà bien progressé. La semaine dernière, j’ai reçu une bonne note en calcul. Mes parents étaient fiers de moi !

 

Je m’appelle Luka, et j’ai 8 ans. Moi aussi, j’aimerais montrer mes bonnes notes à mon Papa. Mais mon Papa, je ne le vois pas très souvent, car il est en prison à Strasbourg. « Il a fait une grosse bêtise », a dit Maman. Elle va lui rendre visite à la prison, mais elle n’aime pas trop quand je vais avec. La dernière fois, j’ai pleuré. Alors pendant qu’elle va au parloir, je suis gardée par des dames de Caritas. Elles jouent avec moi, et elles me disent que je vais bientôt revoir Papa.

 

Je suis Maëlle, et je vis toute seule avec Maman. Le propriétaire nous a dit de partir de chez nous il y a une douzaine de jours. Au début, on a dormi chez des amis, mais ils nous ont dit qu’on ne pouvait plus rester. Deux fois, on a dormi près de la gare. Moi ça allait, mais Maman avait très froid. Un soir, il y a des gens de Caritas qui sont venus, et qui ont téléphoné pour nous trouver une place pour la nuit. J’espère que ça va s’arranger.

 

Moi je m’appelle Sarah, j’ai presque 10 ans. J’habite dans le quartier Europe, à Colmar. On est quatre frères et sœurs. On s’entend super bien, mais parfois on se chamaille un peu. Mes parents n’ont pas trop d’argent, on n’est jamais partis en vacances. L’été dernier, je suis allée pour la première fois dans une famille qui m’a accueilli, dans un village du Sud de l’Alsace. Au même moment, ma grande sœur est partie en colo à Marmoutier. Elle a même dormi sous une tente !

 

Et moi, je suis Cassanne. J’ai 17 ans. J’ai grandi dans un bidonville à Port-au-Prince, la capitale d’Haïti. Depuis quelques années, la vie est très dure ici, ce sont les gangs qui font la loi. Il y a beaucoup de violence, j’ai des amies qui ont été obligées de se prostituer. En début d’année, notre curé, le Père David, m’a proposé de rejoindre une maison tenue par des Sœurs, en dehors du bidonville. Bien sûr, ma famille me manque et je ne les vois plus autant qu’avant. Mais je me sens en sécurité et je reçois une bonne éducation.

 

Je suis Antoine, et je suis étudiant en histoire à Strasbourg. Ma mère est au chômage, et elle ne peut pas trop m’aider. Caritas m’a aidé à payer mon premier loyer, car je n’avais pas encore de petit boulot. J’ai ensuite pu participer à des ateliers de cuisine, où j’ai fait la connaissance d’autres étudiants qui ne rentrent pas le week-end.

 

 

NB : pour des raisons évidentes de confidentialité, et afin de préserver l’anonymat des enfants, le prénom et la photo des enfants ont été modifiées.

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