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Un havre de paix pour quatre familles ukrainiennes

Ils ont fui la guerre en Ukraine et ont trouvé refuge à la maison Air et Vie de Marmoutier. Une belle chaîne de solidarité s’est formée pour permettre l’accueil de ces réfugiés.

 

Ils vivaient en paix à Kharkov, Kiev ou encore Odessa. Jamais ils n’auraient imaginé devoir quitter leur pays, pour sauver leur vie, celle de leur famille, en laissant tout derrière eux. C’est pourtant le choix de l’exode qu’ont dû faire quatre familles qui, comme des millions d’autres, ont fui les combats au début du mois de mars.

Chaque famille a sa chambre et espace privé, les repas sont pris dans une pièce commune. Les réfugiés participent à la vie de la maison. Ici, une Ukrainienne aide à laver la vaisselle.

Mila avait une bonne situation. Chef d’équipe dans une entreprise de travaux publics, il ne voulait pas croire que la guerre arriverait jusqu’à sa porte. « Même si la télévision montrait les images de la guerre dans les régions plus à l’Est, la vie continuait presque normalement chez nous, dans la banlieue de Kharkov. Jusqu’au jour où un missile a détruit la maison de mon voisin. A ce moment-là, il n’était plus question de rester. Nous avons pris un train le plus rapidement possible, en direction de l’Ouest », explique Mila. Avec ses trois enfants et sa femme enceinte, ils sont arrivés en France. Après deux jours à l’hôtel à Brumath, ils ont rejoint la maison Air et Vie de Caritas, sur les hauteurs de Marmoutier.

 

Caritas Alsace a proposé des places d’hébergement dès l’arrivée des premiers réfugiés sur le sol français. « Entre la sollicitation de la Préfecture, le vendredi 11 mars, et l’accueil des premières familles, le lundi 14, tout est allé très vite », se souvient Victoria, la responsable de la maison Air et Vie. « Nos bénévoles se sont mobilisés très rapidement et efficacement. D’ailleurs, de nouvelles personnes ont rejoint l’équipe ».

 

Accompagnement des familles pour les rendez-vous médicaux, accès à l’école ou au marché, sans oublier les jeux avec les enfants et les indispensables cours de français (au moins deux heures proposées chaque jour) : les bénévoles de Caritas à Air et Vie sont sur le pont au quotidien.

 

 

Les équipes de la Cité Relais, établissement de la Fédération de Charité spécialisé dans l’insertion, interviennent pour l’accompagnement administratif. A noter également l’implication de la mairie de Marmoutier, qui a facilité l’accueil des enfants à l’école. L’accueil à Air et Vie étant possible jusqu’à la fin du mois de juin, la mairie va également mettre à disposition des familles des logements à Marmoutier. « Les bénévoles de l’équipe Caritas de Saverne ont récupéré des meubles et ont aidé financièrement les familles », souligne Victoria.

 

« Depuis le début de la guerre, deux collègues sont morts au combat. Mes voisins m’ont envoyé des photos : la maison est toujours debout. Mais pour combien de temps ? »

Mila, réfugié à la maison Air et Vie.

 

On l’aura compris, c’est un véritable réseau solidaire qui s’est organisé dans le cadre de cet accueil d’urgence. Pour le plus grand soulagement des réfugiés : « nous avons beaucoup de chance. Les gens qui nous aident sont formidables. L’endroit est très calme, en pleine nature, c’est vraiment ce dont nous avions besoin », dit Youlia, l’épouse de Mila, qui attend un bébé pour le mois d’octobre. « C’est sûr, mon pays me manque et j’aimerais rentrer à la maison ».

Youlia ne sait pas si elle pourra accoucher en Ukraine ou devra rester en France. En tant que maman, son souhait le plus cher est évidemment que son quatrième enfant naisse dans un monde en paix.

 

Youlia a quitté Kharkov avec sa famille. Elle attend un bébé pour le mois d’octobre.

 

 

 

Rien que pour les deux premiers mois de l’accueil, plus de 1 000 heures de bénévolat ont été réalisés par les bénévoles de Caritas.

Rencontre avec deux d’entre eux :

 

 

Bernadette est bénévole depuis le mois de janvier à Air et Vie. Très présente, elle donne notamment des cours de français. « Les réfugiés sont marqués par les épreuves qu’ils ont traversés. Ils ont laissé une bonne partie de leur vie derrière eux, et ont envie de retourner sur leurs terres. A nous de leur donner un peu de réconfort pour rendre leur séjour aussi agréable que possible, pour qu’ils en gardent quand même des souvenirs positifs ».

 

 

 

 

Michel est l’une des figures bien connues d’Air et Vie, où il s’investit comme bénévole depuis 2015. A l’arrivée des familles ukrainiennes, il a d’abord joué le rôle de chauffeur, en direction de l’école, du médecin ou du supermarché. Très engagé dans le milieu sportif local, il a permis à Artem, 14 ans, de prendre une licence au club de Brotsch, pour qu’il puisse continuer à pratiquer le football. « Il jouait à un très bon niveau en Ukraine, ça lui fait du bien de continuer. D’ailleurs, il a marqué un but pour son premier match ».

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